Dépression
Je n’irai pas loin :
Monture mal ménagée,
Réservoir englué
Surtension, enfumé
et des pneus sous-gonflés.
descente en flèche sur la vallée
les freins H.S, à pleine vitesse
Dans ma caisse, j’encaisse,
Un pataquès
de virages en « s »
l’étau qui me presse,
la tôle qui s’affaisse,
mes rouages m’agressent,
manque de graisse,
je serre les fesses
Dérapage, je patine,
aqua-planing,
sueur sur l’échine
l’adrénaline,
Dernier shoot, sale délice.
L’appel du vide, les pneus lisses
Glissent, crissent.
les boulons se dévissent
les poils qui se hérissent
Au bord du précipice
J’arrache le frein humain
Réflexe de survie
L’embardée me dévie,
Retour sur le chemin.
Sec et poussiéreux
Brutal, dangereux
Crotale aux aguets
Comme l’Alaska Highway
Les graviers qui crépitent
le pare-brise, sécurit
visibilité réduite
les grains dans l’engrenage
j’enrage, je surnage
L’avenir criblé d’impact,
transparence fissurée, clac !
Le mur en cul-de-sac.
J’roule à tombeau ouvert
Corbillard délétère
L’espoir s’exaspère
Percute un réverbère
Gicle d’un sang vert.
Voilà, m’dame la psy
Une p’tite allégorie
Et en toute ironie
Je déteste les sports mécaniques.
« Bien, bien…
Gicle d’un sang vert…
A propos de vert,
Vous avez votre carte vitale ? »
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